La confrontation, un fil tissé dans chaque fibre de la vie humaine

Publié le 1 mars 2025 à 14:36

La confrontation, un fil tissé dans chaque fibre de la vie humaine

Je fais suite à un evenement qui s’est déroulé sous nos yeux il y a quelques heures

La confrontation semble, hélas, omniprésente. Qu’on l’observe dans le sport, la politique, les affaires internationales, l’art, l’économie, la finance ou même dans la moindre lutte d’influence à l’échelle du travail, elle est partout. On pourrait croire qu’elle est gravée dans nos cellules, héritage d’un lointain passé où la survie dépendait souvent de la victoire sur l’autre.

Pourtant, dans nos sociétés modernes, ce penchant pour la rivalité prend des formes complexes, souvent nourries par des informations tronquées, partielles, parfois délibérément manipulées. Beaucoup se font une opinion sur ce qu’ils croient comprendre n’étant pas au cœur de ou des situations et ce font des vérités, alors qu’ils n’ont accès qu’à la surface des choses. Ils expriment parfois des avis tranchés, voire méprisants ou insultants, sans percevoir qu’ils sont peut-être à des années-lumière de la vérité. C’est un phénomène dangereux, qui soulève de grandes questions : est-ce de la simple stupidité, de l’ignorance, ou de la bêtise alimentée par l’inconscience ?

Dans ce qui suit, je vous propose une réflexion globale sur les multiples facettes de la confrontation : d’abord en montrant ses racines dans la politique, l’économie, la finance et les relations internationales, puis en abordant la question cruciale de la désinformation et de l’ignorance. L’idée n’est pas de trouver une « vérité unique », mais d’éveiller la conscience sur la nécessité de dépasser cette spirale négative avant qu’elle ne nous emporte.

 

  1. Confrontation et politique : les jeux de pouvoir sans fin

1.1 Les partis politiques et la lutte pour l’adhésion

Dès que l’on prononce le mot « politique », nous vient en tête l’image d’adversaires s’affrontant, échangeant des invectives ou des joutes verbales acerbes. Cette forme de confrontation se nourrit de la soif de pouvoir : chaque parti veut gagner la confiance du public, imposer ses idées, décrédibiliser celles de l’autre.

Cependant, dans la plupart des cas, les citoyens reçoivent un flot d’informations orientées : discours partisans, médias biaisés, déclarations contradictoires. Peu ont accès à l’envers du décor, aux véritables tractations, aux accords passés en coulisses. Résultat : beaucoup de gens se forgent une certitude sur des bribes de faits, puis émettent des jugements péremptoires, parfois insultants, sans réaliser à quel point ils sont loin de la réalité.

1.2 L’éternel cycle de « qui détient le pouvoir ? »

Dans la sphère politique, la confrontation peut exister également entre différentes branches (exécutif, législatif, judiciaire), ou entre les échelons locaux et nationaux. Dans l’idéal, cette séparation des pouvoirs vise à prévenir les abus ; dans la pratique, elle devient souvent un terrain de rivalités et de manœuvres, où règnent ignorance et opacité.

Les citoyens, non seulement mal informés, mais parfois manipulés par des campagnes de désinformation, finissent par prendre parti et s’opposer farouchement aux « adversaires ». Pourtant, cette polarisation, amplifiée par les réseaux sociaux, peut masquer ce qui se passe véritablement derrière les rideaux du pouvoir.

1.3 L’ego et les intérêts cachès, invité permanent dans le débat public

Si la confrontation s’envenime souvent, c’est aussi à cause de l’ego des acteurs politiques. Personne ne veut perdre la face. Dans les débats, avouer son ignorance ou reconnaître la validité d’un argument adverse semble pratiquement impossible, tant la crainte du ridicule est grande. Le résultat est une surenchère verbale, où chacun veut « faire le buzz », prouver qu’il détient la vérité, même si cette « vérité » est bâclée ou partielle. Le public, exposé à ces passes d’armes, se met à applaudir un camp ou à honnir l’autre, presque comme dans une arène. Et pendant ce temps, la méfiance grandit, la rancœur s’installe, la coopération réelle devient difficile.

Mais l’ego n’est pas le seul moteur de ces dérives ; les intérêts personnels cachés sont aussi de la partie. Il est de notoriété publique (même si rarement avoué) que certains responsables politiques, partis avec une fortune modeste, achèvent leur mandat avec un patrimoine multiplié par deux, trois, dix, voire cent. Ces enrichissements rapides restent souvent obscurs pour le grand public, faute de transparence et d’investigations médiatiques approfondies. Et même si l’on venait à en parler, une partie de la population ne voudrait pas y croire ou préfèrerait détourner le regard, tant cela bouscule les idées préconçues.

Ce phénomène illustre une forme d’ignorance sélective : on retient volontiers ce qui vient conforter notre vision ou nourrir la confrontation, et l’on écarte ce qui pourrait remettre en question l’ensemble de notre argumentaire. Ainsi, l’opacité et les intérêts dissimulés se mêlent à l’ego, renforçant la dynamique d’affrontement et empêchant la mise en lumière de véritables débats de fond.

1.4 Les conséquences pour la société

Lorsque la confrontation politique vire au spectacle permanent, la société s’en trouve fragmentée. Les citoyens s’insultent mutuellement sur les réseaux sociaux, défendant des positions souvent fondées sur des « on-dit » ou de pseudo-analyses. On perd alors de vue l’intérêt général, on marginalise la recherche de compromis éclairés. Ainsi, la démocratie peut s’affaiblir : au lieu d’un échange constructif d’idées, on assiste à un duel fratricide, nourri par des informations partielles, voire fausses. Dans ce climat, tout projet de fond devient difficile à mettre en place, car la moindre proposition est suspectée de cacher une intention dissimulée ou un « deal » secret.

Comme je l’ai déjà souligné, cette fragmentation ne touche pas seulement la sphère politique : elle sape l’union même de l’humanité. Plutôt que de nous unir autour de problèmes communs, famines, inégalités, injustice, souffrance, santé publique , nous nous enfermons dans des querelles partisanes ou des oppositions nourries par la méfiance. Les liens se distendent, la solidarité s’érode et la confrontation, loin de nous aider à avancer, nous divise en innombrables factions. Il en résulte un morcellement généralisé, qui empêche l’émergence d’actions collectives ambitieuses et renforce, dans le même temps, la menace de conflits toujours plus destructeurs.

Ce qui fait le jeu de l’ombre…

 

  1. Les tensions internationales : la confrontation à l’échelle planétaire

2.1 Un héritage de guerres et de frontières

Lorsque l’on s’élève au niveau international, la confrontation prend la forme de rivalités géopolitiques, d’alliances, de méfiances héritées de l’histoire. Certains pays ont des frontières contestées, des ressources convoitées, ou un passé colonial qui pèse encore lourd dans la mémoire collective.

L’information, à ce stade, devient d’autant plus cruciale : difficile pour le citoyen lambda de démêler la vérité sur le conflit dans telle région du monde. Il ne dispose souvent que de dépêches d’agences de presse, elles-mêmes potentiellement orientées par des intérêts nationaux ou commerciaux. Comment, dès lors, ne pas sombrer dans la simplification ou la caricature ?

2.2 Des jeux d’influence et de manipulation

Les États s’affrontent de multiples manières : pression économique, guerres commerciales, menaces militaires, cyberattaques. Officiellement, chacun prétend défendre la « justice », la « sécurité » ou les « droits de l’Homme », mais la réalité des tractations demeure invisible pour le grand public.

Pendant qu’on nous sert des discours de propagande ou des envolées nationalistes, des contrats d’armement se négocient en coulisses, des alliances opportunistes se tissent, souvent à l’encontre du discours officiel. Le citoyen, baigné dans un flot d’informations confuses, se retrouve à soutenir ardemment tel ou tel camp, sans imaginer un instant qu’il ne fait qu’effleurer la surface du vrai problème.

2.3 Les conséquences humanitaires

Quand la confrontation internationale se concrétise, ce sont les populations civiles qui trinquent. Guerres, exodes, famines : autant de drames qui souvent s’enracinent dans des conflits dont les causes profondes demeurent complexes et imbriquées.

Et que fait la communauté internationale ? Elle tente parfois d’agir, mais ses interventions sont elles-mêmes minées par des jeux de pouvoir, par la désunion ou par des intérêts cachés. Les résolutions votées dans les grandes institutions peuvent se transformer en coquilles vides, tandis que les opinions publiques, mal informées ou manipulées, se polarisent encore plus.

 

  1. L’économie et la finance : confrontation au cœur de la compétition mondiale

3.1 La concurrence comme moteur… et poison

Le système économique moderne repose en grande partie sur la concurrence : les entreprises rivalisent pour conquérir le marché, améliorer leurs marges, séduire les investisseurs. Sur le papier, cette émulation est censée stimuler l’innovation. Dans la réalité, on observe aussi des stratégies ultra-agressives : rachat d’innovations pour les enterrer, lobbying massif pour bloquer la concurrence, plans sociaux pour maintenir le prix de l’action…

Le consommateur et le citoyen ne voient souvent que la partie émergée de l’iceberg. Médiatiquement, on nous met en scène des succès ou des échecs, des patrons charismatiques ou diaboliques, sans jamais rendre compte des tractations bancaires ou financières plus obscures, ni des alliances tacites entre certains grands acteurs du marché.

3.2 Les inégalités, combustible de la confrontation sociale

La mondialisation, sous sa forme actuelle, a augmenté la concentration des richesses, laissant des pans entiers de la population mondiale dans la précarité. Cette fracture alimente la colère, la frustration, voire des poussées populistes qui trouvent un terreau favorable dans l’ignorance et la simplification du discours (« C’est la faute de… », « Ils vous volent »).

Là encore, la majorité des gens n’a pas accès aux chiffres précis ni à l’analyse économique neutre (si tant est qu’elle existe). Ils se fient à ce qu’ils entendent ou lisent : un slogan, une vidéo choc, un commentaire enflammé. Et la confrontation se durcit, chacun accusant l’autre d’être responsable de la misère ou de l’injustice.

3.3 Les crises financières et la spéculation

Le secteur financier international, parfois comparé à un « casino », est aussi un terrain de confrontation, mais d’une autre nature : on spécule, on joue sur la valeur des monnaies, des matières premières, des actions. Les États eux-mêmes peuvent être pris en otage par des fonds d’investissement, et, si la confiance vacille, toute une économie peut s’effondrer.

Pendant ce temps, la plupart des citoyens n’en savent pas beaucoup plus que ce que racontent les journaux économiques, souvent peu accessibles ou eux-mêmes orientés. Ainsi, on se livre à des commentaires acerbes sur « la crise », sans toujours mesurer les causes profondes, ni voir comment telle ou telle manipulation influe sur la stabilité d’un pays ou d’une région.

  1. Sport, art et compétitions : la confrontation sous d’autres visages

4.1 Le sport : entre dépassement de soi et culte du vainqueur

Dans l’idéal, le sport devrait être un moment de dépassement de soi, de solidarité, d’apprentissage du respect mutuel. Mais, au niveau professionnel, il peut se transformer en business gigantesque, où la victoire est un impératif absolu.

La violence physique entre supporters, la corruption ou le dopage dans certaines disciplines montrent à quel point la confrontation sportive peut dégénérer. Le public, abreuvé d’images sensationnalistes, réagit sur des forums ou des réseaux, avec un enthousiasme parfois teinté d’insultes ou de mépris, bien loin du véritable esprit sportif.

4.2 L’art : l’ego et la critique assassine

L’art devrait être un espace de liberté, de dialogue intérieur, d’émotion partagée. Et pourtant, la confrontation y existe aussi : querelles d’écoles, critiques acerbes, luttes pour la reconnaissance et le financement. L’ignorance n’est pas rare : on célèbre parfois un artiste parce qu’il est « à la mode », en méprisant un autre sans même prendre le temps de comprendre son œuvre.

Les réseaux sociaux amplifient ce phénomène : certains « critiquent » à la va-vite, émettant des jugements parfois blessants, alors qu’ils n’ont pas la moindre idée des heures, du talent et de l’âme investis dans une création.

4.3 Les concours : quand la rivalité devient spectacle

De la téléréalité aux compétitions artistiques ou culinaires, nous évoluons dans une culture du « qui sera le meilleur ? ». Si cela peut motiver, cela peut aussi nourrir la rivalité malsaine : on crée artificiellement du drame, on monte les candidats les uns contre les autres pour capter l’audience.

Le public, prompt à réagir, adule ou vilipende des participants en quelques instants, souvent sans connaître leurs véritables histoires ni la complexité de leurs parcours. Encore un exemple où l’ignorance sert de terreau à la confrontation, chacun s’acharnant sur le « méchant » ou glorifiant le « gentil » selon un scénario simpliste.

 

  1. L’ignorance, un moteur silencieux de la confrontation

5.1 Désinformation, fake news et illusions de savoir

À l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, l’information circule vite, mais pas forcément bien. Les fake news se propagent comme une traînée de poudre, touchant des millions de personnes avant qu’une vérification ne puisse être faite. Pire encore, une part non négligeable du public ne cherche pas à vérifier : confortée par ses biais de confirmation, elle adhère à tout ce qui va dans son sens et rejette le reste.

L’ignorance n’est pas seulement le fait de ne pas savoir : c’est souvent croire que l’on sait alors qu’on ne détient que quelques fragments déformés. Cette « illusion de connaissance » est particulièrement dangereuse, car elle nourrit la certitude et le jugement hâtif. On s’emporte, on insulte, on méprise, alors qu’on est peut-être, comme vous le dites, à des années-lumière de la vérité.

5.2 Le sentiment de toute-puissance dans l’expression en ligne

Les réseaux sociaux offrent à chacun une tribune pour s’exprimer. C’est une avancée démocratique, mais elle a un revers : chacun peut s’improviser expert en géopolitique, en économie ou en médecine, sans la moindre compétence réelle.

Cette liberté d’expression, magnifique dans son principe, devient un champ de bataille verbal. Sous couvert d’anonymat ou de pseudo, on se lâche, on « descend » l’autre, on se complaît dans le sarcasme. La confrontation devient un passe-temps, et l’ignorance le carburant qui maintient la flamme du conflit.

5.3 Les algorithmes et la bulle de filtres

Pour ne rien arranger, les algorithmes de recommandation en ligne nous enferment dans nos bulles de filtres. Nous voyons surtout des contenus qui confirment nos idées, renforçant l’illusion que « tout le monde pense comme nous ». De temps en temps, des contenus opposés apparaissent, mais souvent sous forme de caricature ou de déclencheur émotionnel, ce qui nous incite à réagir violemment.

Dans ce climat, il est plus facile de s’affronter que de dialoguer. L’ignorance et la simplification règnent, et on ne mesure pas à quel point on est manipulé, non seulement par des acteurs malveillants (fausses informations, trolls, propagandes), mais aussi par nos propres biais cognitifs.

 

  1. Les effets dévastateurs sur l’individu et la société

6.1 Épuisement et stress

Vivre en permanence dans un climat de confrontation, alimenté par l’ignorance, aboutit à un épuisement mental. Difficile de garder confiance dans un univers où chacun semble se battre pour avoir raison, où les opinions pleuvent de toutes parts, contradictoires et souvent haineuses.

Cette tension peut générer de l’anxiété, de la dépression, un sentiment d’impuissance. Certains se désengagent complètement de la vie publique, ne croyant plus en rien. D’autres sombrent dans la radicalité, persuadés de détenir la solution ultime.

6.2 Polarisation et division

Dans ces conditions, la polarisation s’aggrave : on ne discute plus, on prend parti. Les communautés se referment sur elles-mêmes, la méfiance envers « ceux d’en face » devient la norme. Les conflits explosent pour des motifs souvent dérisoires, aggravés par l’absence de compréhension mutuelle.

La violence n’est alors plus très loin. Elle peut éclater dans la rue, dans le cercle familial, dans les stades de foot, et bien sûr à grande échelle lorsque des groupes s’opposent sur un plan idéologique, ethnique ou religieux.

6.3 L’érosion de l’empathie et du sens critique

Plus la confrontation est forte, plus la compassion se retire. On ne veut plus comprendre l’autre, on veut le vaincre, ou l’humilier. L’empathie, vertu si essentielle pour apaiser les tensions, s’éteint au profit d’un cynisme ravageur : « De toute façon, ils ne comprennent rien, ce sont des idiots… ».

Le sens critique, pourtant précieux pour distinguer le vrai du faux, se dilue dans le vacarme. La plupart des gens n’ont ni le temps ni l’envie de vérifier chaque information ; ils se contentent de ce qui « sonne bien » et va dans le sens de leurs croyances. Ainsi, l’ignorance se perpétue, et la confrontation s’intensifie.

  1. Peut-on transcender ce cycle de confrontation et d’ignorance ?

7.1 Prendre conscience de nos biais et de nos limites

La première étape consiste à reconnaître que nous sommes tous vulnérables à l’ignorance et à la manipulation. Personne n’a une vision complète des coulisses politiques, économiques ou internationales. Personne ne peut être expert en tout.

Accepter notre propre ignorance est déjà un pas vers l’humilité. Cela nous incite à poser des questions, à vérifier, à douter sainement. Au lieu d’être sûrs d’avoir raison, nous pouvons faire preuve d’ouverture, écouter, comparer différentes sources.

7.2 L’éducation à l’esprit critique et à la médiation

Pour sortir de la spirale, il faudrait développer massivement l’éducation à l’esprit critique dès le plus jeune âge. Apprendre aux enfants (et aux adultes !) à repérer les biais cognitifs, à analyser un discours, à distinguer un fait d’une opinion.

En parallèle, il est urgent de former des médiateurs capables de faciliter le dialogue et la résolution de conflits. Dans les écoles, les entreprises, les institutions publiques, ces compétences relationnelles pourraient désamorcer bien des heurts, si l’on en faisait une priorité.

7.3 La transparence et la réforme des médias

Les médias ont un rôle clé : s’ils versent dans le sensationnalisme ou la partialité, l’ignorance prolifère. S’ils s’attachent à une information honnête, vérifiée et pédagogique, ils peuvent contribuer à apaiser la confrontation.

Cela implique de repenser le modèle économique de certains médias, trop dépendants de l’audience et du « buzz ». Une information de qualité, indépendante, a un coût : il faut du temps, des enquêtes rigoureuses, des journalistes formés. Sans une réelle réforme de ce côté-là, la confusion et la polarisation risquent de perdurer.

7.4 Cultiver la bienveillance et l’empathie

Enfin, au plan individuel, chacun peut choisir de cultiver la bienveillance et l’empathie. Cela ne signifie pas être naïf ni approuver tout. Mais avant de réagir violemment, on peut se demander : « Est-ce que je connais tous les éléments du dossier ? D’où vient cette information ? Quel est le vécu de la personne que je critique ? »

Ce réflexe, s’il est entretenu, peut atténuer la confrontation. Au lieu de juger hâtivement, nous pourrions rechercher l’échange, l’écoute, la compréhension. Certes, ce n’est pas toujours facile, surtout lorsque nous sommes nous-mêmes heurtés ou manipulés par la colère. Mais c’est une voie possible pour briser le cercle vicieux de l’ignorance et de la haine.

  1. Conclusion : un choix de conscience

La confrontation fait partie de l’histoire humaine. Elle peut être un levier de progrès lorsqu’elle se transforme en saine émulation. Mais trop souvent, elle dégénère en rivalité amère, en guerre, en violence… et, dans le contexte actuel, elle est décuplée par l’ignorance et la manipulation de l’information.

Devant ce tableau parfois sombre, nous pouvons réagir de deux manières. Soit nous cédons au fatalisme : « C’est foutu, l’humanité va droit à sa perte ». Soit nous choisissons d’agir, à notre échelle, pour mieux nous informer, développer notre esprit critique, cultiver une écoute réelle.

La première option est la plus facile ; elle nourrit le pessimisme et la passivité. La seconde est exigeante : elle demande de l’humilité, de la persévérance et une volonté d’élever notre conscience individuelle et collective. Elle implique parfois de remettre en question nos certitudes, de reconnaître que nous ne savons pas tout.

Malgré les défis immenses, je crois fermement que cette voie d’éveil et d’amour (au sens large : respect, empathie, compassion) est non seulement possible, mais vitale. Sans un mouvement profond de conscience, nous risquons de voir la confrontation s’emballer, alimentée par l’ignorance, jusqu’à des niveaux potentiellement destructeurs pour notre civilisation.

Mais si chacun de nous, au lieu de s’accrocher à « je veux avoir raison », se demandait « comment comprendre l’autre ? », alors il se pourrait bien que la confrontation se mue en dialogue, que l’ignorance s’efface devant la connaissance partagée, et que l’humanité franchisse un pas de plus vers la coopération.

C’est un pari audacieux, un défi humain de longue haleine. Il ne s’agit pas de gommer toute différence ou toute forme de défi, mais de canaliser ces énergies dans une direction constructive. Les actes concrets, comme vous le soulignez, primeront toujours sur les plus beaux discours.

Puissions-nous chacun, à notre manière, arrêter de nourrir l’ignorance et la bêtise, et choisir de semer la lucidité, la bienveillance et la créativité. C’est sans doute la seule voie pour espérer dépasser la confrontation stérile et bâtir un avenir plus serein, plus juste, plus humain.

Au fond, peut-être est-ce là la clé : sortir de la certitude arrogante, oser dire « je ne sais pas », oser écouter vraiment. Alors, la confrontation ne disparaîtra pas du jour au lendemain, mais elle cessera d’être un poison pour devenir un simple outil de croissance et de compréhension mutuelle.

C’est un espoir, un rêve peut-être, mais surtout un choix de conscience. À nous de décider ce que nous voulons en faire.

 

Merci de m'avoir lu.

 

Giulio Fioravanti

 

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